La vitesse de propagation d’Omicron, en tête de l’ordre du jour du sommet européen
La propagation fulgurante du variant Omicron en Europe a ajouté un sentiment d’urgence au sommet du conseil européen. Les dirigeants s’efforcent de présenter une approche unie à l’échelle du bloc.
Les projections selon lesquelles la souche mutante et hautement infectieuse du coronavirus pourrait dominer dans l’UE dès le mois prochain ont propulsé la question en tête de l’ordre du jour et fait naître la crainte d’une nouvelle crise sanitaire. Le sommet abordera également d’autres sujets importants qui pèsent lourdement sur les capitales européennes, en particulier le renforcement militaire russe qui pourrait présager une invasion de l’Ukraine. Ce risque a dominé la rencontre du mercredi entre les dirigeants européens et leurs homologues des pays voisins d’Europe de l’Est. Il s’agit du dernier sommet avant que la France ne succède à la Slovénie à la tête de l’Union européenne pour six mois.
Un hiver marqué par le variant Omicron
Cet hiver, la France ainsi que les autres pays européens se préparent pour affronter le variant Omicron, comme l’a déclaré mercredi la commissaire européenne Ursula von der Leyen : “On nous dit que d’ici la mi-janvier, nous devrions nous attendre à ce que Omicron soit la nouvelle variante dominante en Europe.” Le timing est périlleux. Bien que de nombreux pays de l’UE soient à l’avant-garde mondiale en termes de taux de vaccination, le déploiement est inégal dans le bloc des 27 pays.
Neuf pays de l’UE ont des taux de vaccination inférieurs à 60 %
La rapide propagation du variant Omicron a remis en question l’efficacité des vaccins existants et a entraîné l’accélération des rappels de vaccination. Cependant l’agence européenne pour la santé, a prévenu mercredi que les vaccins seuls ne suffiraient pas, étant donné que les infections à Omicron doublent tous les deux jours environ. “Nous n’aurons pas le temps de combler les lacunes qui subsistent en matière de vaccination”, a déclaré Andrea Ammon, directrice du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies.
Une coordination qui commence à s’effriter
Si certains espèrent, sur la base des premières données recueillies en Afrique du Sud, où la souche Omicron est déjà dominante, que l’Omicron produira des symptômes plus légers que le variant Delta, les statistiques suggèrent qu’elle pourrait bientôt submerger les hôpitaux avec sa vitesse de propagation fulgurante. Les premières conclusions du sommet soulignent que “le déploiement de la vaccination pour tous et le déploiement des doses de rappel sont cruciaux”. L’importance de maintenir la coordination entre les pays de l’UE a également été évoquée. Ce nouveau variant risque d’avoir un impact considérable sur les prochains jeux olympiques de Pékin.
Le front uni, commence visiblement à s’affaiblir
L’Italie, l’Irlande, le Portugal et la Grèce ont tous renforcé les restrictions à l’entrée de leur territoire en exigeant des tests PCR même pour les voyageurs vaccinés. Leurs mesures semblent remettre en cause les règles établies dans le certificat Covid de l’UE qui, depuis juillet, permet de voyager facilement dans l’espace européen sans quarantaine ni tests pour les personnes vaccinées. Selon l’accord, les pays membres de l’Union Européenne peuvent suspendre certaines de ces règles en cas d’urgence sanitaire, mais ils ont l’obligation d’en informer Bruxelles 48 heures à l’avance. Un porte-parole de la Commission européenne a déclaré que l’Italie ne l’avait pas fait. Un fonctionnaire européen, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a admis devant les journalistes que, pour les capitales européennes, “il faut parfois décider très vite” lorsqu’on est confronté à une urgence. “L’Italie a un taux de vaccination très élevé. Je peux comprendre pourquoi les États membres prennent des mesures très fortes pour combattre le virus”, a-t-il déclaré. Il a déclaré que le vaccin BioNTech/Pfizer était le plus populaire dans l’UE, et a ajouté que si des vaccins supplémentaires étaient nécessaires pour Omicron, ils ne seraient disponibles qu’au deuxième trimestre de l’année prochaine, c’est-à-dire entre avril et juin. Les entreprises vont devoir se tourner vers le télétravail durant plusieurs mois.