Investir en crowdfunding : quels sont les risques les limites, et comment les gérer ?
Le crowdfunding, ou financement participatif, est une méthode de collecte de fonds qui permet à des particuliers ou à des professionnels d’investir dans des projets portés par d’autres personnes, généralement via une plateforme en ligne.
Le crowdfunding peut être utilisé pour investir dans des projets de divers domaines, tels que l’immobilier, l’énergie, la santé ou encore l’agriculture. Mais investir en crowdfunding n’est pas sans risque ni sans limite. Comment les identifier, les prévenir et les gérer ? Quels sont les recours possibles en cas de litige, de retard ou de défaut de paiement ? Cet article vous propose quelques éléments de réponse et de formation au crowdfunding.
Les risques de l’investissement en crowdfunding
Investir en crowdfunding implique de prendre des risques, qui peuvent être de plusieurs natures :
• Le risque de perte en capital : il s’agit du risque de ne pas récupérer tout ou partie de son investissement, en cas d’échec, de faillite ou de fraude du porteur de projet. Ce risque est plus ou moins élevé selon le type de financement choisi : le don (sans contrepartie) est le plus risqué, le prêt (avec intérêt) est le moins risqué, et l’investissement (avec participation au capital) est le plus rentable mais aussi le plus aléatoire.
• Le risque de liquidité : il s’agit du risque de ne pas pouvoir revendre son investissement, en cas de besoin ou d’envie de changer de projet. Ce risque est plus ou moins élevé selon la durée et la nature du projet : plus le projet est long et complexe, plus il est difficile de sortir de son investissement avant son terme. De plus, il n’existe pas de marché secondaire officiel pour les titres issus du crowdfunding, ce qui rend la revente incertaine et dépendante de l’offre et de la demande.
• Le risque de fiscalité : il s’agit du risque de voir son rendement diminuer à cause des impôts et des prélèvements sociaux. Ce risque est plus ou moins élevé selon le type de financement choisi : le don (sans contrepartie) est le plus avantageux, car il ouvre droit à une réduction d’impôt, le prêt (avec intérêt) est le plus imposé, car il est soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux, et l’investissement (avec participation au capital) est le plus complexe, car il dépend du régime d’imposition des plus-values et des dividendes.
Les limites de l’investissement en crowdfunding
Investir en crowdfunding implique également de respecter des limites, qui peuvent être de plusieurs ordres :
• Les limites réglementaires : il s’agit des règles qui encadrent le fonctionnement du crowdfunding, et qui varient selon le pays, le type de financement et le statut du porteur de projet. Par exemple, en France, le montant maximum que peut collecter un porteur de projet en crowdfunding est de 8 millions d’euros par an, et le montant maximum que peut investir un particulier en crowdfunding est de 2 000 euros par projet en prêt et de 10 000 euros par projet en investissement.
• Les limites techniques : il s’agit des contraintes qui limitent l’accès et l’utilisation du crowdfunding, et qui dépendent de la plateforme, du projet et de l’investisseur. Par exemple, certaines plateformes peuvent exiger un montant minimum pour investir, un délai minimum pour se désengager, ou une vérification d’identité pour s’inscrire. De même, certains projets peuvent nécessiter des connaissances spécifiques, des documents complémentaires, ou des engagements particuliers. Enfin, certains investisseurs peuvent rencontrer des difficultés de connexion, de paiement, ou de communication.
• Les limites éthiques : il s’agit des principes qui guident le choix et le comportement des acteurs du crowdfunding, et qui relèvent de la responsabilité individuelle et collective. Par exemple, il est important de respecter les valeurs, les droits et les intérêts des porteurs de projet, des investisseurs, et des bénéficiaires des projets. Il est également essentiel de veiller à la transparence, à la traçabilité, et à la sécurité des informations et des transactions. Enfin, il est souhaitable de favoriser les projets qui ont un impact positif sur la société, l’environnement, ou l’économie.
Comment gérer les risques et les limites de l’investissement en crowdfunding ?
Pour gérer les risques et les limites de l’investissement en crowdfunding, il existe plusieurs bonnes pratiques, qui peuvent se résumer en trois mots : se former, se renseigner, se diversifier.
• Se former : il s’agit d’acquérir les connaissances, les compétences et les outils nécessaires pour investir efficacement et sereinement dans le financement participatif. Pour cela, il existe des ressources en ligne, telles que des guides, des articles, des vidéos, ou des podcasts, qui expliquent les bases, les enjeux et les astuces du crowdfunding. Il existe également des formations spécifiques, telles que la formation au crowdfunding, qui propose un accompagnement personnalisé, des modules interactifs, et des cas pratiques, pour apprendre à investir comme un pro.
• Se renseigner : il s’agit de collecter les informations, les données et les avis pertinents pour choisir et suivre son investissement en crowdfunding. Pour cela, il faut consulter les sources fiables, telles que les sites officiels, les documents comptables, les rapports d’activité, ou les témoignages des porteurs de projet et des investisseurs. Il faut également vérifier la fiabilité, la qualité, et la sécurité des plateformes de crowdfunding, en s’assurant qu’elles disposent des agréments, des garanties, et des services adaptés à leur activité.
• Se diversifier : il s’agit de répartir son investissement sur plusieurs projets, de plusieurs domaines, de plusieurs formes, et de plusieurs plateformes, afin de réduire son risque global et d’optimiser son rendement moyen. Pour cela, il faut adapter son budget, son horizon, et son profil à son portefeuille, en respectant la règle des 10% : ne pas investir plus de 10% de son budget dans un seul projet, et ne pas investir plus de 10% de son patrimoine dans le crowdfunding.
Quels sont les recours possibles en cas de litige, de retard ou de défaut de paiement
Malgré les précautions prises, il peut arriver que l’investissement en crowdfunding ne se déroule pas comme prévu, et que des problèmes surviennent, tels qu’un litige, un retard, ou un défaut de paiement. Dans ce cas, il existe plusieurs recours possibles, qui dépendent de la nature et de la gravité du problème :
• Le dialogue : il s’agit de contacter le porteur de projet ou la plateforme de crowdfunding, afin de comprendre les raisons du problème, de trouver une solution amiable, ou de négocier une compensation. C’est le recours le plus simple, le plus rapide, et le plus économique, qui permet de préserver la relation de confiance entre les parties.
• La médiation : il s’agit de faire appel à un tiers neutre, impartial et indépendant, qui va faciliter la communication, la compréhension, et la résolution du conflit entre les parties. C’est le recours le plus souple, le plus coopératif, et le plus efficace, qui permet de préserver les intérêts de chacun.
• L’arbitrage : il s’agit de soumettre le litige à un ou plusieurs arbitres, qui vont trancher le différend selon les règles du droit ou de l’équité. C’est le recours le plus rapide, le plus confidentiel, et le plus contraignant, qui permet de mettre fin au conflit de manière définitive.
• Le contentieux : il s’agit de saisir la justice, qui va juger le litige selon les règles du droit et les preuves apportées. C’est le recours le plus long, le plus coûteux, et le plus aléatoire, qui peut entraîner des conséquences importantes pour les parties.
En conclusion, investir en crowdfunding présente des risques et des limites, qu’il faut savoir identifier, prévenir, et gérer. Pour cela, il faut se former, se renseigner, se diversifier, et recourir aux solutions adaptées en cas de problème.